C’est LA grande tendance annoncée par la plupart des acteurs du marché SIRH. Les Réseaux Sociaux d’Entreprise vont tout changer, tout bousculer, tout faciliter. Mais vont-ils séduire ?
Quand un SIRH est mis en place, il est la décision de l’entreprise, dela DRH.Ila vocation à couvrir des processus et remplir des fonctions, qui pour certaines revêtent un caractère obligatoire pour l’entreprise. Au contraire, quand on parle de RSE (Réseau Social d’Entreprise), rien n’oblige quiconque à le mettre en place, encore moins à l’utiliser. Pour que cela fonctionne, il faut que les attentes de l’entreprise, de sa DRH, des salariés et managers se retrouvent dans la façon d’utiliser ce nouvel outil.
Pour répondre au premier point et encourager les entreprises à passer le pas, certains éditeurs semblent avoir trouvé la solution : proposer le RSE sans surcoût, avec certains modules de leur suite fonctionnelle. C’est le cas de Successfactors qui propose Jam gratuitement à tous ses clients depuis mars, ou encore d’Oracle dont le module cœur Human Capital Management de la solution Fusion intègre les fonctions et outils Network at Work.
Le seul levier financier peut-il alors suffire à déclencher une utilisation efficace de ces outils ?
Il semble assez clair que les RSE portent un fort potentiel de bénéfices. Ils permettent de mettre en avant et partager une grande quantité d’information de manière instantanée. Chaque salarié peut identifier et contacter le cas échéant les personnes détenant la compétence recherchée, qu’il s’agisse par exemple d’un ingénieur butant sur un problème technique, ou d’un manager cherchant à pourvoir un poste dans son équipe.
Le rapport aux collègues ne se fait donc plus uniquement physiquement, dans l’ascenseur ou à la machine a café, mais se déterritorialise, offrant des perspectives jamais vues de collaboration, d’entraide, mais aussi de personal branding interne.
On entrevoit bien que, sur le papier, le Réseau Social d’Entreprise est une belle opportunité pour la fonction RH de faire un pas supplémentaire vers un rôle de partenaire stratégique, consistant non seulement à outiller les processus dont elle est propriétaire, mais également à proposer des solutions innovantes centrées sur le collaborateur facilitant l’exécution d’une stratégie, la réalisation d’objectifs opérationnels.
Pour autant, le succès de telles initiatives nécessite que la liberté nécessaire soit laissée aux salariés, mais aussi que ces derniers acceptent de « jouer le jeu ».
En effet nombreuses sont les sociétés qui restent timides vis-à-vis des réseaux sociaux. Certaines utilisent par exemple massivement Facebook ou Twitter à des fins de Marketing, tout en en interdisant l’accès à leurs salariés. Utilisés par les collaborateurs, les réseaux sociaux restent vus davantage comme une source de procrastination que comme un outil pertinent opérationnellement. De l’autre côté, les réseaux sociaux ont soulevés nombre de questions récemment quant à la sécurité et la confidentialité des données personnelles de leurs membres.
Les outils sont donc bien là, mais pour qu’ils tiennent toutes leurs promesses, il faut les accompagner du climat culturel adéquat, valorisant le partage et la transversalité.
Cette thématique de Réseau Social d’Entreprise doit enfin être étudiée en lien avec d’autres enjeux d’actualité pour les DRH, liés à l’organisation du travail, que sont le télétravail et la mobilité. L’attente qui s’en dégage : le partage d’information par tous, partout et via des nouvelles technologies toujours plus présentes telles que smartphones, tablettes, etc.
Alors, et vous, vous y croyez ?
Auteur : Mathieu Pépin, Senior Consultant, RH-Management