Le 28 novembre prochain aura lieu un petit-déjeuner débat permettant de confronter des regards pluriels sur la place de l’humain dans les transformations RH des organisations publiques. Dans un entretien croisé avec le blog RH, Yannick Taupiac pour Wavestone et Thomas Cornet pour Wittyfit nous expliquent pourquoi ils ont souhaité organiser cet événement, avec une conviction : dans un environnement en profonde mutation, il est plus nécessaire que jamais de croiser les regards du public, du privé et d’acteurs technologiques innovants sur ces thématiques clés.
Lien d’inscription à l’événement ici.
Le blog RH : Pourquoi organisez-vous cet événement ?
Yannick : Tout simplement parce que nous ne pouvons pas ignorer les profondes mutations en cours au sein du secteur public, qui impactent en profondeur les ressources humaines et leur environnement de travail. On peut ainsi percevoir trois mutations fondamentales.
C’est tout d’abord la transformation de l’action publique voulue par le Gouvernement (AP22), visant à adapter les services publics aux attentes des citoyens qui souhaitent bénéficier de services modernes, performants, simples d’utilisation et à la hauteur de ce que la technologie et le digital leur fournissent au quotidien pour leur vie personnelle. Toutes les politiques publiques sont concernées. L’ensemble des administrations connaît ainsi des changements profonds d’organisation et de méthodes de travail, notamment au niveau territorial, qui modifient en profondeur les environnements, les processus, et in fine les pratiques professionnelles et managériales.
Ce sont ensuite les évolutions sociétales et démographiques, avec l’arrivée des générations Y et Z, et l’émergence de référentiels nouveaux qui s’imposent désormais dans les réglementations dont doivent tenir compte les entreprises et acteurs publics, comme l’égalité Homme/Femme, la diversité, la Qualité de Vie au Travail, etc. Toutes ces évolutions doivent être prises en compte par la fonction RH dans son ensemble, que ce soit en matière de recrutement, de formation, d’emplois et de compétences, d’environnement de travail, mais aussi de pratiques managériales.
C’est enfin la prédominance de la technologie et les apports considérables du digital et, potentiellement, de l’intelligence artificielle, qui révolutionnent les process RH (recrutement, mobilité notamment), ainsi que l’expérience tant des collaborateurs que des usagers.
Pourquoi une association entre Wavestone et Wittyfit ?
Thomas : Comme vient de l’indiquer Yannick, à l’image du secteur privé, le secteur public se transforme. Son objectif est similaire : rendre un service encore meilleur en utilisant des moyens performants et raisonnés. Cette association nous a donc permis d’accéder à ce marché public mais avec un partenaire de choix. Un partenaire qui a les compétences pour aider à transformer, à faire grandir tant dans la posture que dans l’utilisation des solutions digitales, qui rappelons-le ne sont que des moyens. En revanche ces moyens sont très puissants et le paradoxe de cette ère de la digitalisation, c’est qu’elle n’a jamais autant eu besoin d’inclure l’humain pour bien faire fonctionner les organisations.
« La puissance n’est rien sans la maitrise », donc une solution performante comme la nôtre s’associe inéluctablement avec un accompagnement tout aussi performant. C’est bien là le cœur de la transformation. C’est un peu le « science sans conscience n’est que ruine de l’âme » moderne.
Quels avantages à croiser les regards entre secteur public et secteur privé ?
Yannick : On a avantage à croiser les regards pour deux raisons. La première c’est qu’on pourrait penser que l’administration a moins de capacité d’innovation que les entreprises. Or ce n’est pas vrai si l’on regarde les initiatives lancées par l’Etat, et notamment toutes celles lancées dans le but de définir et mettre en œuvre une stratégie d’Etat-plateforme. Ce qui est vrai en revanche, c’est que les acteurs privés sont de plus en plus présents sur le champ de l’innovation publique. Le programme de startups d’État en est un bon exemple. Aujourd’hui, 53 startups d’État sont en cours de développement, et 4 ou 5 ont plusieurs millions d’utilisateurs réguliers. Des incubateurs similaires voient le jour dans les ministères et dans les collectivités, comme Paris, le Pas-de-Calais ou le Calvados. Même si la route est longue, la culture du partage des données, des standards ouverts, des développements agiles, de l’autonomie des projets de l’internalisation des compétences progresse de plus en plus profondément au sein de l’État.
L’autre raison, c’est que le secteur public s’approprie de plus en plus les pratiques du secteur privé. C’est l’un des axes de la nouvelle loi de transformation de la fonction publique qui vise en particulier à assouplir les statuts en recrutant par exemple davantage de contractuels sur des postes d’encadrement supérieur, à créer des passerelles public/privé et vice-versa dans les parcours professionnels, et à introduire la rémunération au mérite, pour ne citer que quelques-unes des mesures les plus emblématiques. Il est donc naturel de provoquer des rencontres entre professionnels RH privés et publics et de susciter des fertilisations croisées.
Croiser les regards était donc une évidence.
Quel intérêt d’associer des acteurs technologiques à cet événement ?
Thomas : Le numérique fait à présent complètement parti de notre environnement personnel. Petit à petit, des solutions apparaissent pour améliorer notre quotidien. La dernière que j’ai en tête est une solution qui vous signale que vous avez laissé la lumière ouverte chez vous. Son objectif, ne pas faire de dépense financière et énergétique inutile. Malin, non ?
Dans notre vie professionnelle, la progression est constante également. Et le domaine des RH ne fait pas exception à la règle et doit prendre connaissance et tirer profit des solutions digitales à son service. Ce qu’apporte WITTYFIT en ce sens, c’est une capacité augmentée d’obtenir des informations sur les facteurs humains en jeu dans les transformations. Ces informations sont ensuite utilisées pour agir à bon escient en s’inscrivant dans une démarche d’amélioration continue dont le manager est le pivot. Cette richesse d’informations et d’actions, rendue possible grâce au numérique, permet donc de mieux voir, mieux comprendre pour mieux agir. De fait, cela renforce l’action managériale de manière durable pour une meilleure mise en action des ressources tout en respectant cette quête de sens si chère à chacun de nous. Ce que peuvent faire les algorithmes, ce n’est pas de remplacer les hommes et femmes, loin de là, mais leur fournir des informations qu’ils ne pouvaient pas obtenir auparavant ou très difficilement pour une meilleure efficacité de chacune de leurs actions.
Nous remercions également l’ensemble des acteurs technologiques ayant accepté de nous faire part de leurs retours d’expériences à travers leurs solutions et leurs clients : Toguna, Skill Up, Neobrain et TalentSoft.
Merci pour vos réponses !
Lien d’inscription à l’événement ici.