Quelles sont les raisons qui ont poussé Kurt Salmon à chercher un partenariat extérieur ?
Kurt Salmon est un cabinet de conseil généraliste à forte compétence « métier ». Notre cœur de métier est d’aider nos clients dans la conduite de leurs projets de transformation et d’évolution pour faire en sorte qu’ils se passent le mieux possible, le plus rapidement possible et au moindre coût, afin de générer des économies, un retour sur investissement voir un cashflow dans le cadre de nouvelles activités.
La tendance du marché du conseil étant d’aller vers une hyperspécialisation des compétences, nous ne pouvons pas, malgré nos 600 consultants, couvrir toutes les expertises. Afin d’anticiper l’avenir, nous avons souhaité nous adjoindre des cabinets réputés pour leur expertise sur des sujets précis, et qui ne sont pas directement abordés par nos consultants. C’est l’exemple typique de notre partenariat avec FIE.
Pourquoi ce choix de FIE comme partenaire ?
Le savoir-faire de FIE c’est de réfléchir en amont sur des problématiques d’évolution des outils de production, qu’on soit dans le service ou l’industrie, et du dimensionnement associé d’activités qui touchent à la fois les hommes, l’outil de production et leur positionnement dans un territoire. Ils abordent donc essentiellement des problématiques d’évolution des entreprises en termes de capacité, d’évolution de marché, de relocalisation dans un pays, etc.
Ils ont également une grande compétence en termes d’accompagnement sur tout ce qui tourne autour des PSE et PDV, notamment sur le volet social. Ils bénéficient sur ce dernier sujet d’une excellente réputation sur la qualité de leurs interventions et ne se sont jamais positionnés sur de la gestion de « volumes » à la différence d’autres acteurs du marché.
Enfin, leur troisième niveau d’expertise réside dans l’accompagnement de ces redéploiements, notamment sur les sujets de mobilité interne/externe, qu’on pourrait appeler « outplacement », et sur les stratégies de revitalisation des bassins d’emploi.
Ce type d’activité n’est pas étranger à Kurt Salmon, qui a par le passé été amené à travailler sur les réflexions amonts, en jouant sur l’expertise sectorielle du cabinet, sur des problématiques d’évolution des organisations, la rédaction de « livre 2 » dans le cas de PSE, etc. Nous avons également une forte expérience sur la gestion opérationnelle de ce type de mission.
Cependant, nous n’avions pas l’image et la réputation de FIE sur ces thématiques, et FIE ne bénéficiait pas de notre expérience sectorielle. Le marché semblait demandeur d’une offre plus qualitative, orientée métier, et pouvant agir sur l’ensemble des domaines d’expertise. Très clairement, par rapport à des acteurs du type BPI, Altedia ou encore Alixio, nous nous plaçons avec ce partenariat Kurt Salmon/FIE dans une approche novatrice, avec un positionnement clairement différenciateur.
Quels sont ces axes de différenciation et d’innovation?
Avant tout, ce partenariat permet de mettre autour de la table des gens qui possèdent une grande expertise de l’ingénierie sociale, qui vont pouvoir parler aussi des risques psychosociaux et bien-être au travail, deux éléments aujourd’hui pas toujours bien pris en compte.
A cette expertise RH s’ajoute une expertise « métier » propre à Kurt Salmon. C’est-à-dire que lorsqu’on interviendra dans le domaine du retail, de l’industrie, de l’aérospatial, de la sous-traitance automobile, des télécoms média, de la santé, etc. on trouvera chez Kurt Salmon des experts de chacun de ces secteurs.
Cette complémentarité permet de répondre complétement aux problématiques des entreprises, très en amont sur un éventuel PSE. Concrètement, on a la capacité de répondre à la question du positionnement de l’entreprise dans son marché aujourd’hui, mais aussi de l’aider à anticiper son positionnement de demain et donc à partir de là, qu’elles sont les mesures à mettre en œuvre sur les process « métier » et sur les process liés à l’ingénierie sociale.
Un second niveau de réponse est lié à certaines expertises très précises de Kurt Salmon. Par exemple, ce type de projet fait très souvent appel à des compétences en immobilier. De la même manière, ces projets ont toujours lieu sur un territoire, et donc en lien avec les collectivités locales. FIE est Kurt Salmon ont tous deux une grande expérience, complémentaire, des enjeux liés aux collectivités.
Un autre élément d’innovation, c’est notre conviction partagée sur le fait que ces sujets doivent être traités en amont. Aucune entreprise n’est réellement capable de prédire son avenir à échéance de 5 ans. Quel que soit l’entreprise (PME, CAC 40, etc), à échéance de 5 ans, aucune ne sera dimensionnée de la même manière qu’aujourd’hui. Il y’aura des évolutions, des projets en plus ou en moins, des activités qui s’ouvrent ou qui se ferment, des fusions, des volontés de ramener des activités en France ou de les envoyer à l’étranger, etc.
Pour anticiper ces évolutions, ce que nous disons tous les deux, c’est qu’il faut utiliser les outils qui sont mis à disposition par le législateur. Par exemple, les accords GPEC doivent être pensés globalement pour permettre d’anticiper un maximum de chose au niveau de l’évolution de l’emploi. Les politiques de formation associées à ces politiques de GPEC permettent également d’accompagner ces évolutions tant au niveau des sites industriels que des individus.
Le travail sur la pyramide des âges, est également à anticiper. Les accords seniors ou juniors contribuent à réfléchir sur l’ingénierie sociale à des éléments structurants sur l’avenir d’une entreprise.
D’une manière générale, les chefs d’entreprises, les directeurs opérationnels, les managers, les salariés, tous sont obnubilés par les réductions d’activités, les risques sociaux, les négociations sociales, risques d’un PSE…A partir du moment où ces inquiétudes émergent, un PSE étant toujours vécu comme un traumatisme en France, on n’a souvent plus conscience que des alternatives peuvent exister.
Un exemple que nous avons vécu chez un client qui nous a montré que jamais la question ne s’était posé que les salariés qui savaient démonter les machines savait également les monter. Le fait de savoir « monter » permet à ce moment de chercher des options de transfert du salarié, soit en interne, soit en externe, et brise le sentiment d’inéluctabilité de réduction des effectifs. Mais ce genre de transfert exige de la préparation.
Cette préparation nécessite du temps et de la méthode, et c’est lorsque tout va bien qu’il faut entamer ce travail, car lorsque la situation économique se dégrade il devient souvent plus difficile de pouvoir réagir sur des compétences ou de la formation.
Pour conclure, ce partenariat nous permet aussi d’intervenir dans le cadre de PSE/PDV à la fois sur de l’accompagnement humain pour ceux qui restent et ceux qui quittent l’entreprise, à valeur ajouté, en couplant une expérience « métier » et ingénierie sociale, en travaillant sur le territoire avec de très bons résultat, en ne cherchant surtout pas à faire du volume mais bien de la qualité.
Interviewé : Claude Bodeau, Associé en charge de la practice RH-Management
Auteur : Florent Martin, Consultant, RH-Management