Devant le succès de la 6ème édition du « Women’s forum for the economy and society »* qui vient de se tenir à Deauville, rassemblant des délégations de femmes d’univers aussi variés que ne le sont leurs pays d’origine, on constate la progression de l’importance et de l’influence des réseaux féminins dans la société et l’économie en général. Les femmes y trouvent leur place, s’y investissent et les alimentent. Sous-estimés ou peut-être inexploités auparavant, ces réseaux semblent désormais orientés et structurés. Ils sont internes et externes à l’entreprise et soutenus d’une large visibilité, notamment sur le net.
Les réseaux sociaux sur internet sont des outils choisis par les femmes pour à la fois faire connaitre leurs initiatives et développer leur réseau. En Europe, 85,6 % d’internautes féminins déclarent avoir consulté un réseau social en mai 2010, alors que ce pourcentage n’est que de 80,6% pour les internautes masculins. On constate également que les femmes en font un usage plus intensif et plus long que ne le font les hommes (cf. Etude ComScore Les femmes sur le web : how women are shaping the Internet de mai 2010). Cette appropriation est notamment palpable sur les sites des réseaux sociaux professionnels comme Viadeo et LinkedIn où l’on assiste à la multiplication de hubs ou groupes spécifiques, dédiés aux femmes ; « Au Féminin : entreprendre & networking » sur Viadeo ou « GIW – Girls in Web » sur LinkedIn.
En amont de ces communautés sur le web, des initiatives significatives de femmes dans le monde des affaires continuent de voir le jour, « marrainées » par des femmes emblématiques. Citons juste deux exemples – Voxfemina et Women Equity – œuvrant pour une meilleure représentation des femmes dans les équilibres économiques et sociaux et qui illustrent un souhait de reconnaissance. Le premier, Voxfemina, créé en mars 2010, s’adresse à des femmes d’expérience reconnue, désireuses de prendre la parole dans les médias dans leur domaine de compétence. L’objectif de cette association est de rendre plus visibles les expertises féminines présentes dans le monde des affaires. Le deuxième est le programme Women Equity développé et animé par l’association Women Equity for Growth. Il s’agit du premier programme européen de capital-investissement focalisé sur les PME de croissance, dirigées par des femmes. Il a pour objectif d’accompagner financièrement et opérationnellement leurs entreprises, ainsi que d’assurer la promotion de leurs modèles de succès entrepreneuriaux.
Dans le prolongement des incitations émises dans les différents accords interprofessionnels sur l’égalité professionnelle, des réseaux féminins se développent également au sein des entreprises avec des clubs/réseaux dédiés notamment aux femmes cadres comme « l’European women network » chez Schneider Electric ou le réseau « Elle » d’IBM. Ils sont davantage axés sur comment atteindre les sphères de décision dans l’entreprise (par la mobilité, le mentoring, etc.) et comment mieux concilier vie professionnelle et vie privée.
Alors que les femmes ne représentent toujours que 10% des membres des instances de direction en entreprise en Europe, l’égalité professionnelle relève non seulement d’une conception nouvelle de l’entreprise mais plus largement d’une politique de développement durable pour la société. L’entreprise et l’économie en général ne peuvent plus continuer à fonctionner uniquement avec des clubs d’hommes qui se cooptent et gagnent à collaborer avec des réseaux de femmes qui croient en elles !
* du 13 au 16 octobre 2010
Auteur : Marie KRUGLER, Senior Consultant, RH-Management