Quel est le lien entre un concept à la mode ces dernières années (la conduite du changement), des boucles développées par deux chercheurs américains au 20ème siècle (dans Savoir pour Agir) et une symphonie de Beethoven (ô harmonie…) ? Empruntons une piste de réflexion destinée à rassembler les puzzles…
Tout d’abord, le changement est omniprésent : les entreprises veulent se différencier pour surpasser ses concurrents. Le changement naît d’une décision stratégique destinée à améliorer la performance de l’entreprise. Elle accouche alors de projets bouleversants plus ou moins la structure existante de l’entreprise. La conduite du changement devrait donc intervenir à ce moment clé, pour former un vrai couple gémellaire avec le projet décidé. En effet, la conduite du changement s’enorgueillit d’être une harmonisation de l’organisation, de la culture et des personnes avec les changements de stratégie, d’organisation, de systèmes et de modes de travail pour aboutir à l’appropriation et l’engagement au changement, une amélioration durable, mesurable et permanente et une capacité d’anticipation accrue des changements futurs…
Devrait ? Oui, le conditionnel reste encore d’actualité, comme le prouve le constat principal du benchmark réalisé par Kurt Salmon sur les pratiques de conduite du changement dans le cadre de grands projets SIRH : la conduite du changement n’est pas considérée comme un projet en tant que tel. Résultat : aucune gestion de projet ou de méthodologie n’est déployée.
Aucune, le terme est excessif mais il se veut volontairement provoquant. La conduite du changement se résume encore beaucoup à des actions de communication (newsletter, mails…) ou de formation, omettant sa fonction essentielle : harmoniser les disparités. En clair, pour créer l’alchimie il faut que les différents musiciens comprennent les nouvelles partitions, même si elles diffèrent de la science initiale puis assimilent le sens des nouvelles notes pour être autonomes dans leur jeu. Beethoven et son traité d’Harmonie ne sont plus très loin…
Voilà donc la dimension manquante : l’apprentissage ! Cette dimension n’est pas nouvelle, mais pas ou très peu déclinée en actions de conduite de changement.
Auteur : Vijaya Myriam, Consulante, RH-Management
Pour en savoir plus, le 2ème épisode sera publié prochainement.