Face à un climat économique tendu et à la hausse du nombre de chômeurs, le gouvernement a proposé la possibilité de négocier des contrats de compétitivité pour éviter de licencier. Deux mois sont donnés aux partenaires sociaux (de mi février à mi avril 2012) pour définir les contours d’une évolution majeure en France, devant permettre aux entreprises d’imposer une baisse de rémunération ou une hausse du temps de travail, le tout sans contrepartie financière. L’idée peut sembler étonnante dans un pays en lutte pour son pouvoir d’achat, alors que les conclusions des partenaires sociaux seront données juste avant le scrutin présidentiel. Et si le politique ne prenait pas le pas ? Resterait à convaincre les partenaires sociaux et les salariés… Les succès du passé (Poclain Hydraulics), comme ses échecs en la matière (Continental), laissent augurer des négociations âpres et compliquées. Quelles garanties pour les salariés ? Quelles mesures envisagées ? Quelle durée ? Les chiffres communiqués par la direction sont-ils corrects ? La situation est-elle si mauvaise ? Ne s’agit-il pas d’un chantage aux licenciements ? Le process sera-t’il sécurisé juridiquement pour les entreprises ? Le chemin vers le PSE n’est pas toujours inéluctable. Des mesures palliatives existent (modulation du temps de travail, prise de RTT, limitation de l’interim et des contrats en CDD, optimisation des modes de rémunération…), elles ont permis, pour l’essentiel d’entre elles, il y a quelques mois encore, à plusieurs entreprises de faire face à la crise financière internationale.
Auteur : Jean-Christophe Procot, Senior manager – RH Management