L’apport d’une démarche de gestion des compétences sur des domaines périphériques de la GRH (formation, recrutement, entretiens) est bien perçu, et les entreprises acquièrent progressivement de la maturité sur le sujet. En revanche rares sont celles qui ont poussé la démarche jusqu’à lier la démarche à la gestion des risques / accidents.
La gestion des compétences peut être abordée sur 3 niveaux, selon la maturité de la société.
Le 1er niveau constaté vise à supporter une démarche d’évaluation qu’il est bien souvent difficile de structurer sans les outils. On met alors en place un référentiel des métiers et des compétences associées, et l’on est ainsi en mesure d’analyser l’information collectée, en particulier de faire un état de lieux des compétences présentes dans l’entreprise. Eventuellement, on lie ces compétences aux outils de plannings opérationnels et l’on est en mesure de faire de la planification sous contrainte. Des partenariats apparaissent par exemple entre éditeurs GRH et éditeur Gestion des Temps.
Le 2ème niveau consiste à lier les formations aux compétences qu’elles développent. Ainsi, lors d’une évaluation, il est possible de rapidement identifier un plan d’action sur la base des actions de formation les plus pertinentes. Ceci devient particulièrement utile lorsque vous avez une forte lisibilité sur votre activité.
Par exemple, sur de la maintenance complexe planifiée sur les 5 ans à venir. Il est alors possible pour un manager de dresser un plan d’évolution de ses équipes sur plusieurs années pour s’assurer d’avoir en permanence l’effectif nécessaire aux interventions.
Le 3ème niveau implique une démarche parallèle d’analyse et de prévention des risques. En abordant intelligemment ses référentiels, il est possible pour une entreprise de dresser des relations entre les situations de travail (au sens analyse de risque / document unique) et les activités d’un métier. Et de suivre par exemple l’accidentologie d’un collaborateur selon de nouveaux axes :
– L’accident est il survenu sur une activité lié à son métier de base ?
– Quels sont les activités les plus accidentogènes, et par déclinaison, quels sont les métiers les plus à risques ?
– Le salarié avait il les compétences nécessaire à la réalisation de l’activité en toute sécurité ?
Si aujourd’hui les acteurs du marché SIRH sont bien positionnés sur les 2 premiers niveaux, rares sont ceux capables d’adresser l’ensemble de la problématique. Mais l’évolution est en marche.
Poussé par le décret qui impose le suivi de la pénibilité au travail, les entreprises notamment industrielles réfléchissent à s’équiper sur le volet sécurité.
…Et les acteurs de la GRH commence à élargir leur offre.
Auteur : Julien Escande, Manager, RH – Management