A l’occasion de la 15ème session du Club des Directeurs de CSP RH, les membres du Club ont pu échanger sur un sujet qui est au cœur de l’actualité des CSP RH : la DSN (Déclaration Sociale Nominative).
Comment les CSP RH se préparent-t-ils à l’évolution du traitement et du reporting des données sociales dont les premiers chantiers de mise en œuvre sont prévus pour mai 2015 ? Comment considèrent-t-ils ce projet en termes d’enjeux et d’impacts ?, Quels sont les freins et les motivations qu’ils anticipent ? Comment faire de cette obligation l’opportunité d’une réflexion sur l’optimisation de l’organisation et des processus internes d’un CSP ? Telles sont quelques unes des questions abordées au cours de la séance.
Comme nous en avons pris l’habitude pour garantir la richesse des échanges, notre session de réflexion à permis de mettre en perspective les orientations du législateur avec l’intervention d’un représentant du GIP MDS (Groupement d’Intérêt Public Modernisation des Déclarations Sociales) d’une part, et la réalité opérationnelle avec le témoignage de la Société Générale d’autre part.
La DSN, opportunité ou menace ?
Les membres du Club RH s’accordent unanimement sur l’intérêt de la DSN en termes de simplification et de mise en qualité des données. Cependant, certains craignent une certaine complexité du projet et des coûts de préparation et de conduite du changement induits pour les entreprises qui « l’emporteraient » sur les bénéfices qu’elles pourraient en tirer ; ce questionnement sur les coûts étant par exemple légitime dans le cas de CSP RH déjà configurés avec des pôles dédiés aux déclarations.
En ce sens, les membres du Club ont traduit certaines inquiétudes qui sont perceptibles dans de nombreuses organisation mutualisées ou pas.
D’autres craintes ont été exprimées lors de nos échanges :
– difficultés éprouvées par toute organisation lors du passage vers un nouveau dispositif et les impacts associés : déstabilisation des processus paie et déclaratifs, risque de retard ou de mauvaise appréhension des contraintes engendrées par la DSN, ampleur de la gestion du changement ou de la coordination entre acteurs métiers et IT ;
– dépendance par rapport aux éditeurs et sentiment partagé que es éditeurs ont pris un certain retard dans la prise de la mesure de l’enjeu et la configuration des packs de mise à jour ;
– capacité à respecter les échéances dans un contexte où le cadre réglementaire présente encore quelques incertitudes.
Face à ces remarques, le GIP MDS a tenu à rassurer les représentants des entreprises présentes. Son représentant a tenu à rappeler les enjeux majeurs de simplification et les bénéfices que les entreprises pourront en tirer et à témoigner sur la manière tout à fait satisfaisante avec laquelle les entreprises pilotes ont réussi leur projet DSN. Il a été ainsi rappelé que le projet DSN s’inscrivait dans une logique de co-construction et prévoyait un déploiement progressif en plusieurs phases.
Les facteurs de succès – retours d’expérience sur la mise en œuvre de la DSN
Malgré les craintes exprimées, la mise en place de la DSN bénéficie aujourd’hui d’une image positive auprès des entreprises, perçue comme un levier d’efficacité, de fiabilisation.
Sa mise en œuvre doit, en revanche, être abordée comme un véritable projet à caractère métier et pas uniquement applicatif, cela en constitue la première « condition de succès ».
Pour l’heure, un nombre encore limité d’entreprises ont engagé des réflexions / travaux (moins d’une centaine d’entreprises en production, environ 3000 établissements, 5 éditeurs de logiciel de paie et 50 000 lignes salaires (Source : GIP Mds – Juin 2014).
Les premiers retours d’expérience sont unanimes : la DSN n’est pas seulement un projet technique, mais un projet avec une dimension métier et organisationnelle importante, nécessitant un accompagnement fort des équipes.
Quelques facteurs clés pour bien démarrer :
- L’étude détaillée de la norme (spécifications…) ;
- La phase de recensement de l’existant : quelles données pour quelles déclarations ?, quel niveau de fiabilité ?, qui fait quoi ? … ;
- L’identification et la mise en place d’actions de fiabilisation des données (NIR, Etablissements …) : requêtes de contrôle, sensibilisation des acteurs en charge des saisies… ;
- L’intégration au sein d’une approche en mode projet des différentes dimensions soulevées par la DSN (organisation des équipes, processus de travail, impacts sur la productivité, accompagnement du changement) ;
- La communication vers l’ensemble des acteurs de la chaine administrative et paie
- La constitution d’une équipe projet dédiée
- La mise en place d’une coordination avec les acteurs clés (RH, DSI, éditeur/intégrateur)…
L’équipe Kurt Salmon reste à votre disposition pour tout échange complémentaire sur cette session et sur le thème de la DSN.
L’équipe Kurt Salmon – Sandrine Berkopec, Manager; Yves Synold, Associé et Medhi Bahri, Senior Consultant, RH – Management