Les parcours des carrières traditionnelles consistant à réaliser toute sa vie professionnelle au sein d’une même organisation tendent aujourd’hui à évoluer vers des parcours de carrières nomades. L’émergence de ces nouveaux parcours résulte de différents facteurs tels que les mutations du marché du travail ou encore le développement de nouvelles formes organisationnelles qui poussent aujourd’hui les collaborateurs à élargir la simple vision d’une carrière professionnelle linéaire et à devenir de véritable acteur de leur parcours. Dans le second article de cette série, nous vous proposons de comparer les carrières nomades avec les carrières linéaires traditionnelles.
Privilégier la flexibilité et l’épanouissement personnel
Outre le fait que les carrières nomades permettent aux collaborateurs de faire face à des phénomènes conjoncturels externes, les carrières nomades se différencient des carrières traditionnelles. La relation qu’entretien le collaborateur à l’emploi diffère, les carrières nomades privilégiant la flexibilité et l’employabilité alors que les carrières traditionnelles garantissent la sécurité de l’emploi.
Les carrières nomades se caractérisent avant toute chose par le choix personnel du collaborateur. En effet, la mesure du succès entre aujourd’hui en réflexion, voire est remise en cause au sens traditionnel. Si les carrières traditionnelles mettent en avant la promotion linéaire, l’augmentation de salaire, ou encore le statut, les carrières nomades ont quant à elles tendance à s’attacher à l’épanouissement personnel et à la recherche de sens au travail. La réussite au travail relève désormais de critères subjectifs, de sorte qu’il est difficile de comparer les carrières classiques et les carrières nomades. Ce changement de paradigme s’inscrit dans un bouleversement des mentalités où l’individu est plus que jamais acteur de son parcours professionnel.
Afin de développer et de conserver son employabilité, le collaborateur aura tendance à développer des compétences transférables à diverses entreprises, alors que les carrières classiques incitent les collaborateurs à développer des compétences spécifiques afin de devenir expert au sein de l’entreprise.
Evoluer par l’apprentissage
Les carrières nomades diffèrent des carrières traditionnelles par la nouvelle temporalité qui caractérise ce type de parcours. Le cycle de vie d’une carrière traditionnelle (exploitation, progression, stabilisation, retrait) sera répété plusieurs fois au cours d’une carrière nomade. Ce type de parcours est caractérisé par la répétition de ces stades plusieurs fois au cours de la carrière professionnelle. Cette nouvelle temporalité marque une rupture avec les carrières traditionnelles au sens où l’évolution n’est plus liée simplement à l’âge mais à l’apprentissage que fournira le collaborateur tout au long de sa carrière professionnelle. C’est par cet apprentissage que le collaborateur sera amené à évoluer à un nouveau poste, et non par l’ancienneté de son grade.
Le détachement du collaborateur envers son entreprise résulte de facteurs qui lui sont propre, tel que l’insatisfaction lié au travail, des propositions alternatives, ainsi que des obstacles rencontrés et de la faculté à les surmonter et la volonté de se projeter dans des missions qui le stimule et donne un véritable sens à son travail. C’est sur ces leviers que la gestion des ressources humaines peut agir. En effet, l’implication même du salarié dans son parcours professionnel est une opportunité pour l’organisation que le gestionnaire de carrière doit saisir afin de réengager les collaborateurs dans l’avenir de l’entreprise.
Retrouvez notre prochain article la semaine prochaine mettant en avant les nouveaux enjeux pour l’entreprise et les RH. Pour (re)lire notre premier article présentant le nouveau paradigme des parcours de carrières nomades, vous pouvez cliquer ICI.
Auteur : Louise Gueguen