Claude BODEAU, associé en charge de la practice RH de Kurt Salmon et Philippe GOT, senior business advisor, ont assisté le 2 décembre 2014 au colloque organisé à l’Ecole militaire par l’armée de l’air sur le thème de la formation : « Regards croisés sur la formation : quels enjeux ? ».
Le croisement des points de vue a été une vraie réussite, avec la participation de personnalités aussi diverses que Jean-Paul Bailly, président d’honneur du groupe La Poste, Gorges Plassat, le PDG de Carrefour, Thierry Marx, CEO et directeur restauration du Mandarin Oriental, et accessoirement, membre du jury de Top Chef, Marc Lièvremont, ancien sélectionneur du XV de France, Dominique Tissier, directeur de la formation du groupe Michelin, Gilles Cochevelou, directeur « Formation, Education, Université » de Total, Benoît Arnaud, directeur de l’EDHEC Management Institute, Brigitte Lefèvre, ancienne directrice de la danse de l’Opéra de Paris, et d’autres. Le secteur public était également bien représenté par Rachel-Marie Pradeilles-Duval, chef de service de la stratégie des formations à la DGESIP, et de nombreux officiers généraux et supérieurs directement en charge de la formation au sein de l’armée de l’air ou commandants d’ unités opérationnelles.
Tous les thèmes ont été abordés et il serait trop long d’en faire un compte rendu exhaustif. Deux sujets d’actualité pour Kurt Salmon ont notamment fait l’objet de débats intéressants : la place du digital dans la formation et la formation au leadership.
Sur le premier, tous les intervenants s’accordent sur l’idée que l’e-learning est une évolution incontournable, qui doit venir en complément des formes traditionnelles d’apprentissage en « présentiel ». Mais les avis divergent sur le degré d’intégration de ces nouveaux modes d’apprentissage. Yves Enrègle, fondateur de l’Institut de gestion sociale, insiste beaucoup sur la nécessité de permettre le phénomène d’identification de l’élève au maître, et considère donc que l’e-learning ne pourra jamais complètement supplanter le « présentiel ». A l’opposé, le PDG d’Altran, Philippe Salle, est confronté à une dissémination de ses équipes programme dans de nombreux pays. La cohésion des équipes ne passe plus par la relation directe en présentiel des « sachants » et des « apprenants ». L’e-learning devient donc pour lui l’outil indispensable et unique de transmission des compétences. Il évoque par ailleurs l’intérêt des nouveaux objets connectés tels que les « Google Glas » qui permettent par exemple à un chef d’équipe de transmettre à distance des savoir-faire techniques à des membres « distants » de son équipe.
Le débat sur la formation au leadership a permis de mieux cerner les attendus d’un vrai leader. Pour le général Borel, commandant les opérations aériennes, c’est l’environnement dans lequel il évolue qui révèle le leader. Le leader est celui « qui sait se maîtriser (se connaître soi-même), qui maîtrise toutes les composantes de son environnement, et qui ne prend jamais rien pour acquis en s’entraînant en permanence ». Pour François Mazon, ancien DG de Cap Gemini, et aujourd’hui avocat pénaliste, le leader est un « sublimateur, celui qui révèle la puissance de ses équipes, et qui sait donner envie ». Pour le général Maurice, directeur du Centre des Hautes Etudes Militaires, le leader est celui qui sait travailler avec les autres et développer une vision stratégique.
Tous s’accordent à dire que le leadership ne s’apprend pas. On naît leader, mais c’est l’exposition à des situations qui permet de détecter les qualités d’un individu au leadership.
Cette journée, œcuménique à bien des égards où personnalités du monde privé et du monde du public ont pu échanger en toute liberté, a montré toute la pertinence de croiser les regards et les expériences. L’armée de l’air n’entend pas en rester là. D’autres thèmes feront l’objet de ce type d’événement, dont nous nous ferons bien sûr l’écho…
Auteur : Philippe GOT, Senior business advisor