http://leblogrh.net/2015/04/21/kurt-salmon-intervient-au-medef-dans-le-cadre-de-la-commission-de-la-formation/Claude Bodeau, Associé RH-Management chez Kurt Salmon, Angéline Steinbach Consultant RH intervenait mercredi 1er avril 2015 à la Commission de la Formation du MEDEF, qui portait sur l’innovation pédagogique dans le cadre de la réforme de la formation professionnelle. L’objectif de cette intervention était de donner aux participants, représentants de diverses branches professionnelles, des éléments d’ouverture et de réflexion sur leur vision de l’avenir de la formation.
Après avoir évoqué l’importance du digital dans l’entreprise du point de vue des dirigeants, et son impact sur les modes de management, Claude Bodeau en a détaillé les conséquences dans le domaine RH. Le développement du digital a en effet commencé par transformer le recrutement. Les méthodes d’approche et de candidature ont fondamentalement changé et transitent désormais par les réseaux sociaux, le mobile en entraînant de nouveaux comportements de la part des candidats aussi bien que des salariés. L’activité des cabinets de chasse est ainsi passée d’un rapport de 100 à 1 en quelques années.
« En 2014, le domaine RH le plus impacté par l’essor du digital est la formation. »
En 2014 Kurt Salmon a lancé une étude sur la fonction RH digitale, dans laquelle les DRH interrogés ont déclaré que désormais, le domaine RH le plus impacté par l’essor du digital est la formation. Le Digital y a amené une triple révolution :
- Une révolution technologique et pédagogique : transformation des outils, des contenus, des médias, des méthodes d’animation
- Une révolution de l’évaluation des campagnes de formation : solutions ludiques et fiables (portails dédiés, des sondages d’évaluation en ligne, des outils sémantiques d’analyse automatisée de commentaires recueillis à l’issue de la formation…)
- Une révolution du processus de formation : combinaison de différents registres de communication et de formation : le « blended learning » et la « formation asynchrone »
L’essor du digital a également transformé les métiers de demain, d’où l’importance toute particulière de la Gestion Prévisionnelle des Emplois et des Compétences (GPEC). Sans un bon accompagnement, les entreprises ne seront pas en capacité de s’adapter. Pour exemple, au Ministère de la Défense, l’arrivée des drones a nécessité une adaptation des compétences des militaires : il a fallu les former à la conduite des engins et à leur production, réorientant ainsi des métiers vers ce nouveau besoin.
Kurt Salmon, de plus en plus sollicité sur des problématiques liées aux digital, accompagne ses clients pour les aider à répondre aux questions suivantes : Comment appréhender les mutations liées au développement du digital ? Quand vont-elles apparaître ? Comment faire pour les accompagner de façon optimale ?
Cependant, la tentation du « tout digital » est à relativiser : une part de physique et de présentiel semble rester indispensable, pour le moment. Le « phy-gital », contraction de « physique » et de « digital », désignant l’intégration du digital dans le monde physique, apparaît comme le bon compromis.
« La formation professionnelle n’est pas une contrainte, mais une chance. »
Un autre vecteur de mutation de la formation est celui des récentes évolutions législatives : la réforme de la formation a pour vocation de responsabiliser à la fois employeur et employé pour garantir l’employabilité de ce dernier. Le CPF oriente en effet les employés vers des formations certifiantes, qui leur permettront de faire valoir leurs compétences acquises au fil de leur carrière.
Il faudrait simplifier le système de VAE, comme certains pays européens le font déjà.
Les contenus sont disponibles sur internet, les besoins en formation évoluent : les gens se « forment » en visionnant des vidéos sur internet, par leur réseau, par des MOOC en ligne, etc. On s’oriente vers des formations orientée vers les compétences comportementales et managériales.
Le développement RH a également été transformé dans le sens où les compétences professionnelles ont évolué. Les référentiels de compétences permettent de faire des passerelles entre des métiers dont le savoir-faire n’est pas le même, mais qui ont des compétences requises communes.
L’entretien professionnel est une opportunité d’exprimer ses souhaits d’évolution de carrière. L’employeur a pour obligation d’assurer l’employabilité de leurs salariés en fonction des évolutions des marchés. Pour que l’entretien professionnel, dont l’importance et la difficulté de l’exercice a été souligné par l’un des participants, soit une réussite, les managers doivent être formés à les mener, afin de remonter au mieux les besoins et les désirs d’évolution des salariés et de pouvoir mettre en œuvre une GPEC opérationnelle.
« Le digital va permettre de faire passer du savoir à moindre coût, en tout lieu et à tout moment. »
Le collaborateur devient acteur de sa formation : il peut prendre des initiatives et construire son parcours de formation par lui-même. Un grand nombre de contenu lui est accessible gratuitement sur Internet, qu’il s’agisse de savoirs ou de savoir-faire, via des webinaires, MOOC, tutoriels, etc. L’entreprise peut orienter ses collaborateurs vers ces supports, en les sensibilisant à ces méthodes non-usuelles et en les aidant à faire le tri dans l’immensité de l’offre disponible.
L’enjeu pour les entreprises va être de capitaliser sur ces connaissances informelles pour gagner en compétitivité.
Auteur : Angéline STEINBACH, Business Analyst, HR-M