Interview de notre Coup de Cœur RSE 2015

Kurt Salmon RH – Management participe chaque année à la remise des Prix Innovation RH et Prix RSE organisée par le Cercle Humania. A ce titre, Kurt Salmon RH – Management a analysé et benchmarké les 11 projets d’Innovation RH et 5 projets RSE, visant ainsi à disposer d’une visibilité globale sur les priorités actuelles et les thèmes qui seront les priorités de demain des sociétés dans ce domaine.

Kurt Salmon a souhaité attribuer un Coup de Cœur RSE à PSA Peugeot Citroën pour son projet « 3 Fondations pour la mobilité », un appel à projet pour « la mobilité au service de l’insertion sociale et professionnelle dans les zones urbaines et péri-urbaines ».

Dans ce cadre, nous avons interviewé Duchêne Patrice-Henry, Délégué au Développement Durable et Délégué Général de la fondation PSA Peugeot Citroën, acteur majeur du projet   : « 3 Fondations pour la mobilité », un appel à projet « La mobilité au service de l’insertion sociale et professionnelle dans les zones urbaines et péri-urbaines », Coup de Cœur RSE 2015 de Kurt Salmon.

Kurt Salmon RH-Management (KS RH-M) : Qu’est-ce qui distingue, selon vous, votre approche du sujet « insertion sociale et professionnelle » de celles d’autres fondations ?

Duchêne Patrice-Henry (DPH) : Ce qui caractérise notre approche, c’est que l’on aborde la question de l’insertion par le prisme de la mobilité, mais pas seulement, car la fondation PSA Peugeot Citroën est aussi partenaire de deux autres structures « Planet Adam » (Association de Détection et d’Accompagnement des Micro-entrepreneurs) et « BGE » (un réseau d’association au service de l’accompagnement de création/reprise d’entreprise).

Grace aux partenariats qu’elle développe, notre fondation a permis l’émergence de modèles d’organisation qui sont susceptibles d’apporter au bénéficiaire l’ensemble des prestations qui lui permettent de faire face à un besoin de mobilité quelle que soit sa situation : « ce sont des plateformes de mobilité ». En d’autres termes, une approche qui se veut très adaptative parce qu’elle propose différents leviers pour lever tous les types de freins à la mobilité : physiques, économiques, territoriaux.

Il y a également une demande pour développer des outils destinés à lever les freins cognitifs à la mobilité. En effet, pour certains publics, l’idée de travailler dans une ville ou un village différent du leur représente en soi une difficulté. D’où un besoin fort d’accompagnement personnalisé.

L’exemple type de ce que nous faisons pour traiter cette question est la collaboration avec l’agglomération du grand Lyon et l’Institut pour la Vie en Mouvement (IVM), avec lesquelles nous avons développé un « serious game » permettant au stagiaire de mieux appréhender un trajet multimodal : le chemin à parcourir, la lecture d’un horaire dans une gare de train, l’achat d’un ticket… Cet outil est à la disposition de l’association et des plateformes de mobilité dans le cadre de parcours de retour à l’emploi et d’accompagnement à l’insertion professionnelle.

(KS RH-M) : Comment ce projet a-t-il été accueilli par les collaborateurs et managers lors de sa présentation et mise en œuvre ? (difficultés particulières, implication, soutien de la hiérarchie…)

(DPH) : La communication du projet « 3 fondations pour la mobilité » a été très bien accueillie par les collaborateurs des 3 groupes. Je pense qu’ils ont éprouvé un sentiment de fierté car nous étions, non seulement, novateurs sur le sujet de la « mobilité inclusive » mais aussi des « défricheurs » tant sur le fond que sur la forme. En effet, on est l’un des tous premiers exemples d’appel à projet menés de front par 3 fondations qui s’associent dans un but commun : « améliorer la mobilité des personnes défavorisées et/ou en situation d’exclusion dans les zones urbaines et périurbaines». De plus, le groupe PSA et le groupe VINCI sont tous deux signataires de la charte «  entreprise et quartier »

D’ailleurs, nous avons été, je l’avoue, dépassés par notre succès : nous attendions environ 80 dossiers et nous nous sommes retrouvés avec environ de 300 dossiers.

(KS RH-M) : Pouvez-vous nous en dire plus sur le dispositif de mécénat / bénévolat de compétences mis en place pour accompagner les projets ?

 (DPH) : Au sein de ce projet, il n’y a pas vraiment de mécénat de compétence mais plutôt du bénévolat.

Un mécène de compétences est un mécène qui est à plein temps dans une structure.

Or, au sein de ce projet, ce sont des collaborateurs de différents groupes (PSA et VINCI) qui se sont portés volontaires pour accompagner les projets soutenus, et cela, en dehors de leur temps de travail.

(KS RH-M) : Avez-vous remarqué un changement d’attitude des collaborateurs ayant participé à ce dispositif ? 

(DPH) : Tous les collaborateurs n’ont pas vraiment été impactés directement. Je dirais que ce sont les « parrains », très impliqués dans les projets, qui ont plutôt vécu un changement. En effet, pour chaque projet primé par les trois fondations, nous avons entre deux et trois parrains qui ont pour objectif d’apporter leur appui pour suivre, structurer les projets soutenus et apporter leur expertise.

C’est  assez challengeant pour les parrains de notre fondation (PSA) car la fondation VINCI ayant une grande antériorité sur le parrainage, ont plus d’expérience sur ce type d’accompagnement.

(KS RH-M) : Vous avez reçu plus de 300 dossiers et 31 projets ont été lauréats. Réfléchissez-vous à renouveler l’appel à projet ?

(DPH) : Nous avons actuellement un appel à projet mené avec la fondation MACIF qui s’appelle « fragile et mobile » destiné à soutenir des associations aux services des publics les plus fragiles, comme par exemple les seniors.

(KS RH-M) : Auriez-vous des conseils, astuces à donner aux entreprises souhaitant mettre en place une démarche similaire ?

(DPH) : Mes conseils s’articuleront plus autour de mots/actions clés :

  • Planifier
  • Avancer avec méthode
  • Communiquer
  • Structurer et suivre le process : la gestion des dossiers, le format, l’instruction des dossiers, les critères de présélection et de sélection…

(KS RH-M) : Pour finir, comment décrieriez-vous votre projet en trois mots ?

(DPH) : En trois mots ? Je dirais : collaboratif, utile et innovant.

Auteur : Tania MOCKEY, Consultante RH

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