Les parcours des carrières traditionnelles consistant à réaliser toute sa vie professionnelle au sein d’une même organisation tendent aujourd’hui à évoluer vers des parcours de carrières nomades. L’émergence de ces nouveaux parcours résulte de différents facteurs tels que les mutations du marché du travail ou encore le développement de nouvelles formes organisationnelles qui poussent aujourd’hui les collaborateurs à élargir la simple vision d’une carrière professionnelle linéaire et à devenir de véritable acteur de leur parcours. Nous vous proposons de découvrir avec le premier article de cette série d’articles, qu’est-ce que sont les carrières nomades et pourquoi se développent-elles.
Qu’est-ce que sont les carrières nomades ?
Une carrière nomade se définie comme un parcours professionnel affranchi des règles organisationnelles de gestion de carrière. Le collaborateur prend part à la gestion de sa propre carrière et devient le principal acteur et moteur de son développement indépendamment de l’organisation. Ce type de carrière résulte en grande partie de la prise de conscience du collaborateur de l’importance de l’employabilité. En effet, il n’est plus lié à l’entreprise par un contrat psychologique au sens où il ne croit plus à une obligation réciproque qui existerait entre lui et son employeur. Il travaille désormais pour ses intérêts et son développement personnel, il recherche de nouvelles compétences, de nouveaux modes d’apprentissage et de formations tout au long de sa carrière professionnelle, et ce indépendamment de la structure dans laquelle il évolue.
L’adaptation de la législation
Le législateur répond en partie à cette quête de formation puisqu’en 2014, le compte personnel de formation a été promulgué, permettant ainsi à un salarié ou à un demandeur d’emploi de bénéficier d’heures de formation tout au long de sa vie professionnelle afin de se former régulièrement. Cette évolution de la législation renforce le nouvel encrage des carrières professionnelles dans l’économie de la connaissance.
L’économie de la connaissance
La corrélation entre le développement des carrières nomades et le développement de l’économie de la connaissance est d’autant plus forte que le collaborateur doit faire face à des phénomènes conjoncturels externes. Ces parcours permettent de s’adapter plus facilement aux nouvelles formes d’organisation puisque le collaborateur est moins sensible aux changements d’activités et aux mobilités géographiques. Le salarié cherche alors à maintenir son employabilité et ses compétences afin de pouvoir faire face au changement organisationnel. La conjoncture remet en cause la sécurité de l’emploi, la loyauté du collaborateur envers l’organisation devient donc purement professionnelle, dès lors que ces intérêts sont remis en cause, celui-ci sera en mesure de partir ou d’accepter de nouvelles propositions.
L’implication nouvelle du collaborateur dans le développement de ses compétences résulte également de la flexibilité attendue sur le marché du travail. Le salarié doit faire face à d’éventuelles mobilités parfois imposées par la structure même (délocalisation, plan de sauvegarde de l’emploi). Une carrière nomade se définie dès lors par une série d’opportunités d’emploi choisie ou subie, qui dépasse le cadre de l’entreprise. Le salarié connaitra ainsi différents employeurs au long de sa carrière.
Retrouvez notre prochain article la semaine prochaine avec une mise en parallèle des carrières nomades et des carrières linéaires.
Auteur : Louise Gueguen