«Quid d’une culture de résultat dans le cadre du projet de Pôle emploi 2015 ? »
Jean Bassères, après ses études secondaires au Lycée Buffon à Paris, a rejoint l’université Paris I Panthéon-Sorbonne pour obtenir sa maîtrise de droit public avant d’être diplômé de l’Institut d’études politiques de Paris. Cela sera le tremplin pour intégrer l’Ecole nationale d’administration et être l’élève de la promotion Diderot (1984-1986). A sa sortie de l’ENA, il a arpenté les couloirs de Bercy et les cabinets ministériels jusqu’à devenir chef du service de l’Inspection générale des finances (IGF), le corps le plus prestigieux de France mais aussi le plus craint et …le plus détesté.
Cette personnalité a peaufiné sa méthode, mélange de courtoisie et franchise parfois brutale. Personne ne doute des compétences d’un haut fonctionnaire réputé de gauche, nommé par un ministre de droite. « C’est le meilleur » dixit Xavier Bertrand qui le proposa comme directeur général de Pôle emploi. « Excellent manager » confirme Alain Lambert, ancien ministre du Budget et « toute ma confiance » atteste Michel Sapin, son nouveau ministre de tutelle dont il a été brièvement son conseiller technique, il y a vingt ans au ministère de l’Economie et des Finances.
Trois ans après la fusion ANPE-Assedic, celui qui a avoué ne pas « avoir une connaissance approfondie de Pôle emploi », a reconnu ne pas avoir « hésité lorsqu’on l’a sondé pour le poste de directeur général », responsabilité qu’il occupe depuis le 19 décembre 2011. Après avoir identifié le double défi qui l’attend à savoir consolider la fusion et donner un deuxième souffle dans le cadre du projet de transformation Pôle emploi 2015, il prône le « réalisme » et confirme qu’il « assumera pleinement » la nouvelle convention Etat-Unedic-Pôle emploi et s’est engagé à un retour à l’équilibre financier d’ici à 2014. Coté entreprises, la nécessité de faire des interventions ciblées auprès d’elles pour faire remonter davantage d’offres d’emploi sera amplifiée.
Sa contribution avec le ton résolu qu’on lui connaît associée à un caractère spontané et droit pourrait correspondre à une de ses dernières foucades : « accepter collectivement que le fait de parler de résultat n’est pas un gros mot ».
Ce talentueux dirigeant suscitera vos questions, en y associant son leitmotiv qu’il prodigue à ses impétrants : « Faire plus pour ceux qui en ont le plus besoin ».
Auteur : Ghislain Missonnier, Président du Cercle Humania