Si le titre de cet article vous semble provocateur, lisez le contenu si dessous, et vous verrez que ce n’est pas forcément le cas.
Le Premier ministre a annoncé, lors de sa déclaration de politique générale une mesure importante concernant la rémunération : la diminution des charges salariales pour les bas salaires. Il a évoqué, environ 500 € / an pour un salarié payé au SMIC, soit environ 42 € de cotisations mensuelles en moins.
Si on considère le SMIC brut à 1 445 € (151,67 h x 9,53 €) et un taux de charges salarial moyen de 20%, le salaire net est fixé à 1 156 €.
42 € de charges en mois, c’est 42 € de net en plus par mois. C’est donc l’équivalent de 3,6 % de hausse du salaire net !
Bonne nouvelle pour les bas salaires. Tant que le salaire brut reste peu élevé.
En fait, cette mesure, à l’instar des allègements Fillon, est, semble-t-il, prévue pour être dégressive jusqu’à 1,3 SMIC. Le phénomène bien connu de « trappe à bas salaire » va s’amplifier. Inutile de payer un bas salaire au-delà de 1,3 SMIC : il ne gagnera pas vraiment plus et l’employeur va devoir payer plus de charges !
Si cette approche a pour vocation de favoriser la création d’emplois peu qualifiés en plus grand nombre pour lutter contre le chômage des personnes sans qualification, elle n‘en demeure pas moins une fausse bonne idée pour les entreprises.
Voici ce que les décideurs d’entreprises commencent à se dire : « Aujourd’hui, une inflation et une croissance faibles me permettent de limiter les augmentations de salaire. Si le gouvernement décrète une hausse de salaire de 3,6 % pour les salaries au SMIC que vont me réclamer les autres ? Si je veux ou dois augmenter mes bas salaires, les coûts salariaux vont exploser, car je bénéficierai moins des aides publiques ! »
Dynamiser et optimiser la politique de rémunération de l’entreprise sera donc encore plus utile demain qu’aujourd’hui !
Auteur : Jean-Christophe Procot, Senior Manager – RH Management