Quel regard portez-vous sur le rapport au politique des autres organisations syndicales et notamment, en cette période de campagne électorale, sur la prise de position de certaines d’entre elles qui ont appelé exclure certains candidats des options de vote ?
François Chérèque nous a fait part de l’embarras que lui cause la prise de position de la CGT qui, non seulement, a appelé à ne pas voter pour Nicolas Sarkozy, mais qui affiche un soutien implicite à Jean-Luc Mélenchon.
Une telle posture comporte, selon François Chérèque, inévitablement les germes de grandes difficultés pour les syndicats. En effet, si l’élection se solde par une victoire de la gauche, les prises de position que prendront les syndicats, et notamment les accords qu’ils passeront dans le cadre de négociations collectives nationales, seront sujettes à caution. Leur autonomie vis-à-vis du pouvoir risque d’être mise en doute. En revanche, si la droite gagne les élections, cette prise de position aura radicalisé les antagonismes et rendra les négociations (et donc les avancées sociales) difficiles.
François Chérèque a évoqué, lors de sa présentation, la douloureuse expérience de la CFDT en matière de soutien politique. En 1981, ils avaient soutenu explicitement François Mitterrand, puis la politique menée pendant les premières années de son septennat et notamment les mesures de rigueur prises en 1983… La CFDT avait alors perdu 40 % de ses adhérents.
C’est manifestement avec la lucidité de l’expérience que François Chérèque nous a fait cette réponse franche et directe.
Un article issu de l’intervention de François Chérèque sera publié très prochainement.