Qui ne s’interroge pas régulièrement sur l’orientation qu’il aimerait donner à sa carrière ? La question sans cesse posée étant enfant : « et toi, que veux-tu faire plus tard ? » viendrait à nouveau hanter notre esprit. Il existe une approche assez simple que nous utilisons en coaching : c’est le concept du hérisson. Ce concept est issu d’une parabole grecque(1) mettant en scène l’échec du renard qui, malgré son ingéniosité, n’arrive pas à manger le hérisson. Celui-ci se contente de se mettre en boule et d’attendre que le renard se lasse.
Isaiah Berlin(2), puis Jim Collins(3) qui poursuivit ces travaux, se servirent de cette parabole pour diviser les hommes en deux catégories : les renards qui fonctionnent par opportunité et les hérissons qui se concentrent sur le peu qu’ils savent (bien) faire.
Attention, il ne s’agit pas ici de porter un jugement hâtif en disant que le hérisson est mieux que le renard. Seulement, le renard, à forcer de sauter de projets en projets (parfois en concurrence entre eux), peut soudainement perdre le sens de ce qu’il fait et dès lors, s’arrêter un beau jour en se disant « à quoi bon tout cela ? Est-ce vraiment ce que je veux au plus profond de moi ? » Alors, pour mettre un peu de hérisson dans tout cela, comment s’y prendre ?
Jim Collins nous donne un outil très pratique. Il s’agit de trois petites questions qui peuvent paraitre simples et faciles, mais qui, si nous commençons à y réfléchir sérieusement, peuvent nous poursuivre longtemps. Il représente ces questions par trois cercles. C’est à l’intersection de ces trois cercles que se cache notre hérisson.
1. En quoi pouvez-vous être le meilleur au monde ?
Pour vous aider à répondre à cette question, posez-vous les questions suivantes : que disent vos collaborateurs de vous ? Qu’est ce que vous faites plus vite ou mieux que les autres ? Quelles tâches vous sont confiées le plus naturellement ?
2. Qu’est ce qui vous passionne le plus profondément ?
Pour vous aider à répondre à cette question, posez-vous la question suivante : dans quoi mettez vous votre argent de poche et votre temps libre ? C’est souvent là que se trouvent les sujets qui vous passionnent le plus.
3. Quel est votre moteur économique ?
Dernière condition et non des moindres : il s’agit de s’assurer de l’existence et de la viabilité du modèle économique qui se cache dans ce domaine qui vous passionne (cf. question 2) et dans lequel vous voulez exercer votre don (cf. question 1).Y a-t-il donc une demande et un marché qui permettront à votre hérisson de manger et de continuer à grandir ?
Jim Collins précise que trouver son hérisson peut prendre quelques années (d’où l’intérêt d’un coaching et de se faire aider). A défaut les hommes sont plutôt des renards. Ils imitent les leaders, changent souvent de stratégie en espérant avoir trouvé la martingale.
(1) Archiloque (poète grec de l’Antiquité), les Épodes
(2) Isaiah Berlin (1909-1997), philosophe Anglais d’origine Russe, a écrit en 1953 The Hedgehog and the Fox. Isaiah Berlin en disait “« I never meant it very seriously. I meant it as a kind of enjoyable intellectual game, but it was taken seriously. Every classification throws light on something”
(3) Jim Collins (1958- ), auteur Américain à succès dans le domaine du management, mentionne ce concept dans son best seller « Good to Great » (2005) et marque nettement sa préférence pour la mentalité type « Hérisson »
Auteur : Mickael Loeuille, Manager – Coach, RH-Management
Tellement Inspirant !
Se concentrer sur ce qu’il y a de meilleur en nous, un concept fort intéressant!
Excellent article ! Et qui s’y frotte, s’y pique…