Activez le mode éco-conception ! 

Biens et services, tous concernés ! Sites internet, mobilier, habillement, nuit d’hôtel ou encore téléphone portable, l’éco-conception gagne peu à peu du terrain et se révèle source d’innovation pour les entreprises. Mais de quoi s’agit-il et comment se lancer dans cette démarche ?

L’éco-conception : de quoi parle-t-on ?  

Dès 2004, l’AFNOR définit cette notion comme le fait « d’intégrer l’environnement dès la conception d’un produit ou service, et lors de toutes les étapes de son cycle de vie. » Ainsi, la prise en compte des enjeux environnementaux uniquement lors de la fabrication d’un produit ou service ne suffit plus. Des définitions plus récentes mettent en avantque « l’intégration systématique des aspects environnementaux dès la conception et le développement de produits (biens et services, systèmes) […] vise à trouver le meilleur équilibre entre les exigences environnementales, sociales, techniques et économiques dans la conception et le développement de produits. »  (Norme NF X 30-264, 2013

En résumé, l’éco-conception est un processus qui concerne toutes les étapes de la vie d’un produit, d’un service ou d’un système, en vue d’améliorer sa performance environnementale.

On compte 6 étapes principales dans le cycle de vie : 

Les étapes du cycle de vie

Plusieurs normes françaises et internationales encadrent les méthodologies à appliquer tout au long de la démarche :

  • La norme ISO 14001 en sa version de 2015, définit la notion de cycle de vie du produit/service.
  • La norme ISO 14040 est un guide pour toutes les entreprises qui souhaitent se lancer dans une démarche d’Analyse du Cycle de Vie (ACV) d’un produit ou d’un service. Elle a été complétée en 2006 par la norme ISO 14044 qui se focalise sur les étapes d’évaluation et de hiérarchisation des impacts environnementaux.

Le lancement d’une démarche d’éco-conception constitue un choix stratégique d’entreprise, pour minimiser son empreinte environnementale (optimisation de l’usage des ressources naturelles, réduction des déchets et pollutions, économies d’énergie), répondre aux attentes des clients, se conformer aux exigences de la réglementation -pour certains produits- et se démarquer de la concurrence.

Pourquoi se lancer dans une démarche d’éco-conception ?

Le dernier rapport du GIEC affirme que les entreprises vont progressivement être amenées à revoir toute leur chaîne de valeur pour limiter leurs émissions de GES. Se lancer dès maintenant dans une démarche d’éco-conception permet de remplir les obligations futures liées à la Corporate Sustainability Reporting Directive (CSRD).

De plus, cette démarche revêt une double rentabilité : financière et environnementale. D’une part, les études mettent en avant que les produits éco-conçus ont une marge bénéficiaire moyenne supérieure de 12% à celle des produits qui ne sont pas le fruit d’une démarche d’éco-conception. D’autre part, les produits éco-conçus ont un impact sur l’environnement moins élevé.

Enfin, nous sommes convaincus que se lancer dans une démarche d’éco-conception engendre des retombées positives autres que financières et environnementales : les consommateurs étant de plus en plus soucieux de leurs modes de consommation, l’écoconception est gage d’une meilleure image de marque pour les entreprises B to C. Pour les entreprises B to B, c’est un moyen de convaincre leurs clients, évaluant eux aussi l’impact de toute leur chaîne de valeur sur l’environnement, y compris de leurs achats.

Comment passer à l’action ?

L’ADEME liste 3 chantiers à conduire les uns à la suite des autres pour réaliser une démarche d’éco-conception : l’évaluation, l’amélioration sur la base de l’évaluation et la communication.

 

Les trois grands chantiers d’une démarche d’éco-conception

Cette démarche peut être détaillée en 6 étapes :

Les étapes d’une démarche d’éco-conception
  • Etape n°1 – Cadrer la démarche d’éco-conception en mettant en place une équipe, une gouvernance et un planning projet. Cette étape est aussi le moment d’identifier les objectifs et enjeux qui devront être le fil conducteur de la démarche : lutter contre l’obsolescence en augmentant la réparabilité, allonger la durée de vie du produit, améliorer et intensifier l’utilisation d’un produit/service via la mutualisation ou le partage ou encore intégrer des matières issues de l’économie circulaire.
  • Etape n°2 – Evaluer l’impact environnemental du produit ou service de référence. Cette étape est primordiale pour constituer une base de référence ; elle permet d’analyser chaque étape du cycle de vie pour identifier celles qui ont le plus fort impact. Plusieurs méthodologies peuvent être utilisées :
    • L’Analyse du Cycle de Vie (ACV), outil le plus complet permettant une analyse multicritère, tels que -en complément de la quantification des Gaz à Effet de Serre (GES)- l’eutrophisation, l’acidification, la consommation de matières premières, etc.
    • L’Empreinte Carbone Produit, centrée comme son nom l’indique sur la mesure des émissions de GES tout au long de la vie du produit/service visé par la démarche d’éco-conception. Cette méthodologie est encadrée par la norme ISO 14067.

Dans les deux cas, il faut définir l’unité fonctionnelle de référence qui permettra de comparer les différents produits imaginés aux produits existants qui répondent au même besoin et qui ont la même fonction. Pour réaliser l’analyse, c’est cette fameuse fonction qui doit être quantifiée. Par exemple, pour une voiture standard, peu importe sa marque, l’unité fonctionnelle pourrait être la suivante ”transporter 1 à 5 personnes dans un véhicule motorisé sur 200 000 km”. C’est à cette étape qu’il est opportun d’interroger l’utilité et la nécessité des différentes fonctionnalités d’un produit/service.

  • Etape n°3 – Rechercher des pistes d’éco-conception tout au long du cycle de vie sur la base des résultats de l’analyse d’impact environnemental. Il s’agit d’une phase de créativité et de co-construction durant laquelle il faut opérer des compromis de conception. En effet, le produit doit avant tout être compétitif au regard des produits non éco-conçus des concurrents. Le produit éco-conçu doit avoir la même unité fonctionnelle que celui qu’il remplace. Naturellement, les alternatives seront choisies en tenant compte des contraintes opérationnelles et de prix.
  • Etape n°4 – Hiérarchiser les différentes pistes et faire un choix. Les choix en termes d’écoconception seront réalisés par l’entreprise sur la base des résultats de l’ACV ou de tout autre forme d’analyse environnementale selon les impacts qu’elle souhaite améliorer et les objectifs qu’elle s’est fixés. Il faudra alors faire attention au transfert d’impact, c’est-à-dire la situation dans laquelle l’allègement de l’impact d’une phase du cycle de vie provoque une augmentation de l’impact sur une autre phase du même cycle de vie.
Illustration du transfert d’impact tout au long du cycle de vie
  • Etape n°5 – Evaluer l’impact environnemental du produit/service éco-conçu, pour le comparer avec le produit/service de référence. Cette étape permet de vérifier que la démarche a effectivement permis d’atteindre les objectifs initiaux de réduction d’impact, définis lors de la phase de cadrage.
  • Etape n°6 – Communiquer et valoriser la démarche en interne, mais aussi en externe, tout en respectant les recommandations de l’Autorité de Régulation Professionnelle de la Publicité (ARPP) sur la véracité, la complétude et la proportionnalité du message.

L‘éco-conception est l’affaire de toutes les fonctions !

Lors de chacune des étapes ci-dessus, différentes fonctions de l’entreprise seront mobilisées. C’est toute la richesse et, dans le même temps, la complexité de ce processus. En effet, le top management est impliqué dès les prémices du projet dans la définition d’une ambition stratégique. Les achats, la production ou encore la logistique sont également concernés car directement impliqués dans le cycle de vie du produit/service éco-conçu. Enfin, le service marketing/communication joue un rôle important en fin de démarche : mettre en avant le travail réalisé. Cette valorisation touche plusieurs parties prenantes : les collaborateurs, les clients, et, plus largement, l’ensemble de l’écosystème de l’entreprise.

Pour vous aider dans la mise en œuvre de cette démarche, Wavestone est en mesure d’intervenir à différentes étapes du projet pour : réaliser un diagnostic de maturité ; mesurer les émissions de GES ; vous accompagner dans le choix de bons outils et piloter le projet depuis la phase de cadrage jusqu’à la mise en œuvre d’un plan d’actions ; aider à la recherche de financement pour l’innovation (montage de dossier crédit d’impôt recherche, pilotage de projets).

Wavestone dispose d’expertises sectorielles correspondant à différentes étapes du cycle de production et de commercialisation : les achats, la fabrication, le transport et la distribution. Ces expertises sectorielles sont associées à des compétences plus transverses comme les études de marché et la modélisation économique, étapes nécessaires au bon déroulé d’un lancement de produit/service.

Par ailleurs, le cabinet est reconnu pour son expertise en conduite du changement : animation d’ateliers de créativité ; conception et animation de formations ; stratégie d’acculturation. De fait, l’éco-conception induit une modification des processus et méthodologies au sein de l’entreprise.

Enfin, nous proposons d’intervenir dans la mobilisation et le dialogue avec les parties-prenantes. Ce dialogue est, en effet, nécessaire dès lors que des fournisseurs ou prestataires sont impliqués dans la réalisation du produit/service.

Jean O’Mahony, Consultant
Manon Gouron, Consultante

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