Presque passée inaperçue, la retraite par point, tant débattue et décriée ces dernières années, va apparaître réellement en France dans les prochains mois. Et sans bruit.
Tout cela se cache habillement derrière la dernière réforme des retraites en date et le compte personnel de prévention de la pénibilité. L’idée est simple, voire maligne.
Dans le cadre de la pénibilité au travail (sujet porteur pour les instances représentatives de gauche), l’employeur doit déclarer à la CARSAT et à la caisse d’assurance retraite l’exposition à la pénibilité des salariés. Celle-ci sera traduite en points (cheval de bataille des réformistes en matière de retraite) vous permettant d’obtenir une formation de réorientation professionnelle, un passage à temps partiel en fin de carrière ou un financement d’une majoration de durée d’assurance.
Une petite traduction s’impose.
La pénibilité : contraintes physiques marquées, environnement physique agressif, rythme de travail, …. Le champ est large, la porte entrouverte à une reconnaissance massive d’emplois pénibles.
La réorientation professionnelle : malheureusement, peu utilisée et sans aucun doute un doublon avec le DIF.
Le passage à temps partiel en fin de carrière ou un financement d’une majoration de durée d’assurance : le cœur du système. Fut un temps, cela aurait été dénommé pré retraite ou départ anticipé à la retraite.
Ainsi progressivement, les populations les plus exposées à la pénibilité, sans doute les moins favorisées en termes d’emploi, sans doute les plus proches des valeurs véhiculées par les partenaires sociaux, vont bénéficier les premières d’une retraite à points.
Simple et malin.
Auteur : Jean-Christophe Procot, Senior Manager, RH-Management