Pour la cinquième année consécutive, le Cercle Humania en partenariat avec Wavestone a lancé la nouvelle édition du « Grand Prix du Cercle Humania », dont la cérémonie de remise des trophées a eu lieu le 6 octobre dernier.
À cette occasion, un jury a attribué les 4 prix suivants :
– Le « DRH devenu Président » à Frédéric Lavenir, directeur général de CNP Assurance
– Le « Prix de l’Innovation RH » à Adecco France
– Le « Prix de l’innovation RSE » à Leroy Merlin
– Le « Prix Human’UP » à OSCARh
En parallèle à ses prix, Wavestone a tenu à mettre en avant ses coups de cœur parmi les 44 dossiers de candidature déposés.
HappyFuture est notre coup de cœur du prix Human UP’ qui récompense les starts-up du secteur RH. Misant sur l’importance grandissante de la gestion stratégique des compétences en entreprise, HappyFuture propose une solution digitale de cartographies RH et de services associés. Eric Bourraindeloup, fondateur de la jeune pousse a bien voulu répondre à nos questions.
Pourquoi avez-vous créé HappyFuture ?
Mon parcours professionnel m’a permis de vivre l’expérience de salarié, de manager, de dirigeant et d’acteur de l’emploi et de la formation.
Cela m’a permis de mesurer que les enjeux d’employabilité, d’évolution professionnelle, de développement des compétences, de performance, d’anticipation, bien que ne s’opposant pas les uns aux autres, ne trouvent pourtant pas de réponses globales et satisfaisantes pour chacun des acteurs.
En cause, une approche trop souvent cloisonnée des process RH des entreprises et des opérateurs de l’emploi et de la formation. La recherche d’optimisation dans le recrutement, la formation, la gestion des carrières, ou le management des équipes a fait perdre de vue que les Ressources Humaines sont à penser avant tout comme un écosystème qui par nature devrait connecter directement Emplois – Profils – Formations.
A cela, s’ajoute une spécificité très française qui aime à considérer les individus sous le prisme réducteur du diplôme et du dernier poste occupé.
N’est-ce pas le moment de repenser la question des compétences et de réellement les placer au centre de cet écosystème ?
Ainsi est née le projet HappyFuture : l’ambition de proposer une approche renouvelée des compétences, adossée à une plateforme digitale permettant un traitement puissant de ces données.
La notion de compétence est assez floue… Quelle en est votre définition ?
Le mot compétence est un mot piège. Il est devenu un terme valise qui peut renvoyer à tout et son contraire. Doit-on véritablement chercher à enfermer la notion dans le carcan d’une définition qui de toute façon pourra légitimement être contestée ? ou faut-il plutôt accepter que chacun ait la sienne, et proposer une démarche qui permette d’enrichir les facettes de sa définition de départ ?
Pour le projet d’HappyFuture, nous sommes avons fait le choix de partir d’une notion plus large : celle « d’agir avec compétence », qui permet de prendre en considération deux notions fondamentales et que l’on peut retrouver dans la plateforme :
– « Avoir des compétences » qui fait référence à des ressources disponibles ou requises du type connaissances techniques ou théoriques, capacités ou aptitudes comportementales, qualités personnelles…
– « Être compétent » qui renvoie à l’identification et la reconnaissance de savoir-faire en contexte et situation professionnelle.
On comprend que ces deux facettes des compétences « Avoir » et « Etre » sont liées. HappyFuture propose donc un dispositif pour connecter ces notions et permettre ainsi véritablement de générer du « business intelligence ». L’idée n’est pas de viser l’exhaustivité qui n’aurait pas de sens, mais de se placer dans une démarche d’enrichissement permanent ou d’amélioration continue, et qui sera propre à chaque organisation ou individu.
Concrètement, comment faites-vous pour mettre en avant ces compétences ? Présentez-nous un peu plus en détails votre projet HappyFuture…
HappyFuture est donc une solution simple pour répondre à une question apparemment complexe : Comment gérer les compétences ? La plateforme digitale permet à un responsable RH de créer et mettre à jour aisément des cartographies pertinentes des compétences au sein de son organisation. Il va pouvoir disposer d’une vision toujours actualisée des compétences : requises sur un emploi, disponibles chez un collaborateur, délivrables par une formation. Fort d’une base de données harmonisée, dynamique, et fiable, il sera en mesure d’alimenter l’ensemble de ces process RH (recrutement, mobilité, formation, entretiens, GPEC, Strategic workforce planning…). Il pourra par exemple à tout moment faire une analyse des postes à pouvoir et des profils les plus pertinents au regard des compétences, mais aussi immédiatement identifier pour chacun les éventuels modules de formations qui pourraient être requis pour satisfaire aux attentes.
C’est donc une véritable interface de pilotage de navigation ou d’itinéraires professionnels que pourra offrir la plateforme et ce, tant pour l’entreprise que pour les managers et les collaborateurs.
Pour finir, pouvez-vous nous raconter votre plus belle anecdote de start-uppers ?
Pour être franc, je ne suis pas très à l’aise avec l’image du start-upper, extrêmement connotée aujourd’hui ! Car même si notre plateforme est ancrée par sa technologie dans le Big Data, notre obsession est moins le time-to-market ou la levée de fonds, qu’une réflexion solide sur notre sujet et la recherche d’une démarche collaborative avec les acteurs concernés.
Pour autant, être une jeune pousse nous aide à capter l’attention de nos interlocuteurs et peut conduire à certaines situations cocasses. Quand certains attendent ou espèrent des solutions magiques qui résoudraient d’un coup d’algorithme toutes leurs problématiques, il est amusant de voir se figer leurs sourires quand ils comprennent que la gestion du Capital Humain restera un enjeu qui leur demandera un peu d’engagement…
Heureusement il existe de plus en plus d’acteurs qui aujourd’hui ont le désir de faire bouger les lignes en entreprise et plus largement de notre société. C’est avec eux que nous souhaitons poursuivre la construction de notre projet et la réalisation d’applications au plus près de leurs réalités et de leurs besoins. Ce sont des entreprises, des organismes de formations, des branches professionnelles, des OPCA.
Nous sommes convaincus que l’on peut sortir de la crispation ambiante et ouvrir plus d’opportunités de développement pour les entreprises et les actifs en appréhendant autrement l’écosystème et en innovant.
Alors, à tous ceux pour qui cela fait sens, nous serons ravis de poursuivre cet échange !
Auteur : Diane FEYDEL, Consultante